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Vin et Web3 : quels intérêts ? ? ?

Vin et Web3

Vin et Web3 : quels sont les intérêts ?

Ce que tu vas apprendre aujourd’hui : 

  • ? Qu’est-ce que le Web3 : la blockchain et les NFTs expliqués de manière simple
  • ? Les usages du Web3 dans le monde du vin : traçabilité, anti-contrefaçon, source de revenus pour les vignerons, etc
  • Les points négatifs de la blockchain dans le vin

Pas de panique si tu ne comprends pas tous ces termes, on va voir tout ça ensemble justement. ?

Le thème du jour sera donc la place qu’occupe le Web3 dans le monde du vin aujourd’hui et quelle sera-t-elle demain. Que ce soit pour les domaines, les cavistes, les investisseurs ou les consommateurs, chaque acteur peut bénéficier des avantages de la blockchain.

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, faisons le point sur quelques définitions. ?

Promis, on va garder les choses simples et accessibles par la suite, il faut juste aborder ces détails maintenant. ?

Vin et Web3 : reprenons les bases, le Web3 qu’est-ce que c’est ? ?

Crédits : Adrian Vidal

Commençons avec quelques définitions pour se mettre tous d’accord sur ce dont on va parler aujourd’hui.

  • Les versions du Web :  À chaque grande innovation sur internet, le “web” se voit incrémenté d’un nouveau numéro (web1 = premières pages internet statiques dans les années 2000 ; web2 = le web social avec l’arrivée de Twitter, Facebook et autre réseaux sociaux ; puis le Web3). Si tu veux creuser le sujet, cet article de Futura-Sciences est bien fait.  Cette idée de numéros de version du Web n’est pas du tout officielle, donc la définition de chaque version ne l’est pas non plus, toutefois elles sont communément acceptées par la communauté d’internet qui les a largement adoptées depuis 10-15 ans.
  • Web3 : Le Web3 ou encore Web3.0, annonce l’ère de la blockchain et les systèmes décentralisés (cryptomonnaies, NFT, etc, on verra ensuite ce que c’est). Le terme “Web3” a été inventé en 2014 par Gavin Wood, cofondateur d’Ethereum. Cette philosophie de la décentralisation repose sur le constat que les Web1 et Web2 reposent sur une même architecture centralisée et notamment celle des géants de la Silicon Valley et des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), ce qui amène à des dérives connues (vente massive de données personnelles, monopoles, etc.). La décentralisation du Web permettrait un écosystème plus juste et plus sécurisé car aucune personne ou société ne serait en position de monopole des données.
  • Blockchain : inauguré par les crypto-monnaies, c’est une technologie qui peut être présentée comme un registre, un livre de compte public, décentralisé et inaltérable. Tous les utilisateurs peuvent y accéder et y ajouter des informations, mais personne ne peut en supprimer ou modifier, seulement en ajouter. La blockchain possède bien sûr, d’autres applications que la crypto-monnaie (par exemple, pour assurer la traçabilité d’échantillons de roches dans une entreprise minière, celle des données de voitures autonomes dans l’assurance, etc.),  En se projetant dans le vin, c’est ici que pourraient être stockées toutes les informations qui nous intéressent : le producteur du vin, l’année de mise en bouteille, les cépages, les acheteurs, les prix, le lieu de stockage, etc.
  • NFT : est l’un des usages de la blockchain, il s’agit d’un objet informatique (un jeton) suivi, stocké et authentifié grâce à la blockchain, auquel est rattaché un identifiant numérique, ce qui le rend unique et non fongible (irremplaçable). La possession de ce jeton accorde des droits, de propriété ou autre, sur un objet réel ou virtuel comme une œuvre d’art (souvent numérique), un contrat, un diplôme etc. Ce jeton est détenu par son propriétaire par un compte en ligne, le propriétaire est garanti unique lui aussi, ce qui lui donne toute la valeur. Il peut ainsi être échangé ou vendu à un autre propriétaire.
    Un exemple concret de l’usage des NFT : j’achète 1 bouteille de Château Margaux 2005 sur une plateforme d’investissement qui vend du vin via la Blockchain. En échange, la plateforme me délivre 1 NFT unique de ma bouteille. Je n’ai pas à me soucier du stockage car ils le gèrent pour moi. Le jour où je veux vendre mon vin, il me suffit de vendre le NFT à un autre propriétaire via leur plateforme.

Vin et Web3 : pourquoi ce mélange ? ?

Source : WineBottle Club

Parler du monde vieillissant du vin qui a besoin d’attirer à nouveau les jeunes et qui passe par ça pour y arriver et donner un nouvel attrait

Le marché du vin

Bon maintenant que l’on a une idée plus claire de ce que peut être le Web3 ou encore la blockchain, voyons en quoi cela peut servir au monde du vin et quels peuvent en être les avantages. ?

Tout d’abord, il est important de se mettre d’accord sur une chose : le monde du vin est un monde vieillissant, un monde de vieux. Ce sont de vieux monsieurs qui sont à la tête des plus grandes entreprises viti-vinicoles, avec des domaines et des châteaux aux histoires très anciennes. 

L’image du vin aussi est vieillissante ! Les moins de 25 ans ne se tournent presque jamais vers le vin. C’est la boisson de papy à table tous les midis.

Mais ça, toute la filière en est bien consciente et elle cherche à se réinventer, à s’adapter aux nouveaux consommateurs. Mais heureusement, beaucoup de jeunes acteurs du monde de la tech ont aussi vu les opportunités que ce “retard” pouvait leur offrir.

De nombreuses sociétés proposent désormais des produits connectés, intelligents, à toute la filière viticole pour les aider à tenir ces objectifs de modernisation.

Le vin et la traçabilité

Mais le vin a aussi un défaut inhérent : le manque de traçabilité. J’entends par là que les bouteilles de vins peuvent très facilement faire l’objet de contrefaçon, de détournement, de vol, d’arnaques en tous genres, etc.

Or, l’un des objectifs principaux de la blockchain pourrait  justement empêcher cela d’arriver grâce au cœur de sa technologie : une traçabilité complète, un registre public et inaltérable. 

Exemple concret : grâce à une petite étiquette “Blockchain” scellée sur le col d’une bouteille de valeur, on peut désormais savoir d’où elle vient, qui l’a achetée, quand, à quel prix, auprès de qui, là où elle a été stockée, etc.

Ainsi, la contrefaçon et nombres d’autres abus que pouvaient subir les bouteilles de vin seraient désormais de l’histoire ancienne, du moins pour les bouteilles à quelques milliers d’euros. ?

Rêve ou réalité ? Voyons cela dans les usages et innovations de la Blockchain dans le monde du vin !

Vin et Web3 : les usages ?

Pour garder les choses intéressantes et utiles pour toi, que tu sois professionnel(le) de la filière ou amateur, amatrice, on va donner pour chacune de ces utilisations les intérêts pour les professionnels (domaines, caves, négociants, etc) ainsi que ceux pour les particuliers. ?

Apporter de la valeur ajoutée aux vins ?

La technologie de la blockchain peut aussi être une occasion d’ajouter de la valeur aux bouteilles. Cela peut se matérialiser par les NFTs qu’on peut lier à des créations artistiques uniques et réalisées à l’occasion d’une vente exceptionnelle comme cet exemple.

Les étiquettes des bouteilles vendues aux enchères avec leurs NFTs.
Source : iDealwine

Le Château Edmus à Bordeaux, a réalisé une vente de 10 magnums ainsi que leurs NFTs. Chaque bouteille avait une étiquette dessinée par un célèbre tatoueur. Sachant que c’était la première vente aux enchères proposant ce type d’offre, on peut se douter que les prix ont décollés !

✅ Avantages pour les pros

  • Marketing : les domaines pourront ajouter des photos ou vidéos exclusives prises pendant les vendanges ou par exemple une explication du vigneron sur le choix de l’étiquette, etc. C’est un moyen de se différencier de la concurrence dans un secteur encore éloigné des nouvelles technologies au global

✅ Avantages pour les particuliers

  • Investissement : les oeuvres d’arts vendues avec certaines bouteilles peuvent elles aussi représenter un investissement pour les acheteurs
  • Collection : la mise en vente de plusieurs oeuvres liées aux bouteilles serait une nouvelle forme de collection pour les investisseurs

Lutter contre la contrefaçon des vins ?

Comme avec l’arrivée des Appellations d’Origine Contrôlée en France en 1935, la blockchain pourrait aider à combattre la contrefaçon notamment grâce aux puces RFID, qui sont elles-mêmes rattachées à un NFT, qui pourraient se trouver sur les bouteilles de son choix. C’est ce que propose l’entreprise Winedex, largement soutenue par la plateforme iDealwine et d’autres grands acteurs du vin.

Visuel de l’étiquette WineDex contenant une puce RFID.
Source : WineDex

✅ Avantages pour les pros

  • Contrôle de l’image : un suivi grâce à des étiquettes liées à la blockchain pourrait empêcher la production de fausses bouteilles permettant ainsi aux grands domaines de garder leur image intacte
  • Meilleur suivi du produit : à l’aide d’une puce adossée aux bouteilles ou bien aux caisses de vin, les domaines peuvent rester au courant de qui achète leur vin à quel prix, où dans le monde, etc. Cela peut aussi les aider à contrôler l’effet de spéculation que peuvent rencontrer beaucoup de domaines !
  • Meilleure rémunération : renforce l’assurance sur la provenance des bouteilles, donc un meilleur prix potentiel, notamment à l’export

✅ Avantages pour les particuliers

  • Éviter les arnaques : toujours grâce à cette blockchain, tu ne te feras pas avoir en payant plusieurs milliers d’euros une bouteille de vin qui a coûté quelques euros à produire !
  • Plus de sécurité : comme avec l’apparition des appellations, on sait mieux ce que l’on achète et donc ce que l’on boit. Cela peut rassurer certaines personnes quant à ce qu’ils vont acheter.
  • Plus d’assurance : l’acheteur pourra facilement vérifier si les informations qu’on lui donne sont exactes, que ce soit en cave ou sur un marché secondaire

Un nouveau moyen de communiquer  ?

Un lien direct et inaltérable entre les producteurs et consommateurs pourrait rassurer ces derniers quant à l’exactitude des informations ou tout simplement en facilitant la communication qui irait au-delà d’une simple étiquette. Bien que cela soit très comparable aux QR codes et donc pas forcément inhérent à la blockchain, cette transparence me paraît importante à souligner.

Un exemple concret : l’interprofession des Côtes du Rhône en 2020 avec cette petite étiquette à QR code. Il suffit de le scanner, on obtient un code via le site qui s’ouvre et s’il correspond à celui inscrit sur la bouteille, alors c’est une authentique bouteille des Côtes du Rhône ! Ici en l’occurrence ils n’ont pas utilisé de blockchain pour leur système d’authentification, mais évidemment cela fonctionnerait très bien avec elle.

© Radio France – JM Le Ray

✅ Avantages pour les pros

  • Communication approfondie : les domaines peuvent ainsi développer leur communication jusqu’au bout. Pas besoin de payer des campagnes publicitaires aux résultats incertains, il suffit d’ajouter un QR code ou de l’intégrer aux informations liées aux puces basées sur la blockchain

✅ Avantages pour les particuliers

  • Nouveau moyen de communication : c’est un moyen pour les fans d’un domaine de se tenir informé des dernières nouveautés, d’avoir des informations exclusives, etc. Cela permet d’aller plus loin et donc de se sentir plus proche de ce domaine

Nouveau modèle de revenus : la redistribution vers les vignerons ?

Un autre problème du monde viticole est qu’une fois que la bouteille de vin quitte le domaine, ce dernier n’a plus aucun droit de regard ou bénéfice sur les reventes qui suivent.

Donc si un domaine produit des bouteilles d’excellente qualité, qui sont demandés à travers le monde et qui voient plusieurs propriétaires/intermédiaires avant d’être bues, cela peut représenter un manque à gagner pour les domaines.

Mais grâce à un suivi dans la blockchain, le domaine peut décider de récupérer une commission à chaque revente d’une bouteille leur appartenant ! ?

Alors oui, cela augmenterait légèrement le prix et les petits vignerons seraient rares à en profiter directement, contrairement aux grandes maisons françaises par exemple. Mais cela reste un choix de chaque domaine quant à l’application de ce nouveau revenu !

Page produit du site winechain.co

C’est ce que fait déjà la plateforme Winechain.co en versant 10% de “royalties” aux vignerons. Ces royalties sont basées sur le montant de la plue-value d’une revente, et non pas sur le prix global de la vente.

Page produit sur le site rekolt.io

C’est aussi ce que projette de faire la marketplace Rekolt.io. Bien qu’il ne l’affiche pas encore, c’est ce que son fondateur nous a indiqué lorsqu’on a pu échanger ensemble il y a quelque temps. Reste à lui de continuer à développer le site et l’entreprise ! 

Vin et Web3 : les points négatifs ❌

Comme toujours dans le vin, rien n’est simple. Et comme toujours dans la vie, chaque chose a ses avantages et ses inconvénients !

Alors voici une petite liste de points négatifs qui me paraissent importants. Que ce soit du côté consommateur, producteur ou naturel, voilà ce qui peut bloquer le marché à ce sujet.

  • Une peur assez générale de cette technologie : difficile à imaginer, à comprendre, ou même difficile de changer ses habitudes
  • Des coûts encore importants : on peut ajouter une étiquette NFC sur sa bouteille pour s’assurer une meilleure revente, mais il faudra aussi prendre en compte le coût d’achat, de mise en place du lien, du suivi, etc
  • Augmentation de l’empreinte carbone : bien que beaucoup d’efforts soient visibles, rajouter un nouveau produit, qui plus est la technologie blockchain (qui a tendance à consommer pas mal d’énergie), ce n’est peut-être pas la meilleure des publicités
  • Un besoin discutable : bien que sur le papier, tout cela puisse être intéressant et valorisant, tous les domaines ne se sentent pas concernés par ce genre de choses. La filière viticole existe depuis des siècles et des siècles, elle n’a peut-être pas besoin de cela pour survivre ? ?

Vin et Web3 : notre point de vue ?

Bien qu’il soit arrivé dans le secteur viticole depuis 2021/2022, le Web3 a encore beaucoup de terrain à gagner ! 

En effet, il a beau avoir fait ses preuves sur certaines utilisations (comme l’étiquette notamment), ses coûts prohibitifs en font un objet de luxe réservé à certaines maisons ou certains gros clients.

Cependant, on peut s’imaginer que comme avec toute nouvelle industrie, les coûts devraient diminuer avec le temps. La peur devrait elle aussi s’atténuer au fil des années et avec l’arrivée de jeunes générations plus adeptes de ce genre de technologie.

Après ça, les différentes technologies devraient se généraliser aux domaines ayant une taille conséquente sans pour autant être un leader mondial ou national.

? Concrètement, je m’attends à ce que ce genre de technologie continue à se développer dans la filière mais relativement lentement. 

Les usages actuels ne sont pas révolutionnaires, surtout comparés aux coûts. Mais peut-être qu’avec le temps, de nouvelles solutions apparaîtront et séduiront un plus grand nombre de clients.

Le Web3 n’a pour l’instant pas révolutionné le secteur viticole, mais il a probablement de nombreuses applications très intéressantes qui restent à découvrir. ?

En attentant, n’hésite pas à découvrir notre box vin !

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